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OUVERTURE DU CENTRE D’ACCUEIL DE LA PRÉHISTOIRE AUX EYZIES

BIENVENUE À BORD DU VAISSEAU DU CYBERPASSÉ

Un espace blanc infini, des hôtesses légères comme des plumes d’anges, des voix suaves, des sons venus de l’espace, serions-nous au Paradis ? Non pas, certes, mille non ! La vie ne nous a pas quittés, bien au contraire. Nous sommes dans le lieu de rêve conçu dans l’imaginaire de la tribu historique du P.I.P. (Pôle International de la Préhistoire) devenu ce jour, 24 juillet 2010, grâce à l'audace pure et simple de l'architecte Raphaël Voinchet, réalité : « Le Vaisseau du Cyberpassé », prêt à décoller.
Après la course de fond puis le violent sprint final pour que tout soit parfait en ce jour fatidique, les personnalités représentant la puissance publique engagée, à savoir : le Conseil Général de la Dordogne, la Région Aquitaine, l’État français et l’Europe, allaient donc pouvoir emprunter la grande passerelle d’embarquement au bout de laquelle ils avaient pour mission de couper le ruban.
Après cet instant solennel, après la grande visite menée de main de maître d’ouvrage par Bernard Cazeau, sénateur et président du Conseil Général de la Dordogne, et par Raphaël Voinchet, l’architecte, après les discours, après tout ce qui était prévu, donc, l’étrange survint sans crier gare. Le vaisseau avait déjà pris son envol, comme si seul le ruban tricolore l’avait maintenu attaché au sol. Dans l’instant, les invités étaient devenus des habitués. Dans la foulée, les visiteurs, des adeptes. Était-ce possible que ce lieu intergalactique leur soit accessible à titre gratuit ? Voilà la seule grande question qui restait posée. Pour le reste, tout semblait couler de source, comme on dit chez les salamandres, voisines du dessous.



UN VAISSEAU AU PIED DE LA FALAISE

Délicatesse et force ont prévalu à l’élaboration du projet architectural de ce Centre d’Accueil de la Préhistoire. Faire émerger l’essentiel avait comme toujours été la démarche première de l’architecte Raphaël Voinchet, fondateur du cabinet W-Architectures (Raphaël Voinchet & Architectes Associés) à Toulouse :

« Le site est de grande qualité. Il convient de ne pas le bousculer mais simplement de l'habiter. L’idée qui a fondé notre proposition est la suivante : offrir l’image d’un bâtiment vivant et novateur, allant au-delà du contexte, mettant en scène la falaise comme préambule à l’univers de la préhistoire. Et plus confidentiellement, offrir l’image d’un bâtiment où l’on circule comme l’eau le long de la parcelle. Le bâtiment s’attache donc à composer avec la pente et le dénivelé qui caractérisent le lieu. Il s’attache également à composer avec la singularité du site : une parcelle boisée située en bordure du cours d’eau de la Beune. »

Force est de constater que l’architecte et toute son équipe s’y sont magistralement tenus, donnant vie à un ensemble cohérent à la fois puissant et discret.

Situé, comme un abri sous roche naturel, au pied de la falaise, il flotte au dessus de la Beune, tel le « ruban de lumière » que l'architecte l'avait dessiné.

UN ESPACE POUR UNE ESPÈCE, LA NÔTRE

Sur les murs, des écrans lèvent le voile sur les trésors de la Vallée de la Vézère.

Une concentration incroyable de sites porteurs des traces de notre vie préhistorique. Et ce voile levé nous donne des ailes – comme celles des anges à l’entrée – pour aller sur place en savourer l’exacte beauté. Voilà, c’est un sas qui nous donne les clefs et toutes les informations nécessaires pour nous approprier notre propre histoire.

Voyez plutôt, je dirais même, voyagez plutôt : au bout de la grande avenue nimbée de lumière où la longue histoire de la vallée vous est contée, un escalier vous entraîne vers un chantier de fouilles archéologiques reconstitué au dessous. À sa suite des laboratoires d’études palynologiques, lithiques et anthropologiques vous apprendront la manière dont les chercheurs font parler les pollens, les outils et les squelettes du passé, comme autant de témoins éclairés. Au dessus, au calme, une grande médiathèque numérisée forte de 36 000 références documentaires sur la préhistoire vous attend dans un cyberespace empli de livres, de DVD et d’ordinateurs dédiés.

Or, tous ces trésors de savoir dûment sélectionnés par l’équipe historique du P.I.P. sont en libre accès. Département, État, Région et Europe réinventent ici la notion même de service public. Les fonds publics financent l’opération qui nous est du coup bel et bien destinée.

Et, cerise sur le gâteau, ou plutôt confiture de violette sur jambon braisé, en cuisine c’est le chef Eric Boyard qui ouvre son « Mag-Da », enseigne déjà très réputée au temps des chasseurs de rennes. Fin connaisseur des victuailles les plus saines du Périgord, il concocte depuis des années des mets épatants de naturel et de subtilité (voir son banquet carolingien inoubliable) et tiendra ici une cafeteria de choix, avec terrasse à l’abri du monde, côté falaise.

Sophie Cattoire

LE CENTRE D’ACCUEIL DE LA PRÉHISTOIRE AUX EYZIES
Infos et chiffres clefs :

BUDGET : 12,3 M€

Europe (fonds européen de développement régional) : 3,1 M€
État, ministère de la Culture et de la Communication : 1,8 M€
Région Aquitaine : 3 M€
Département de la Dordogne (maître d’ouvrage) : 4,4 M€

QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE :

Plusieurs objectifs de qualité environnementale ont été intégrés à la construction, comme la place donnée à la lumière naturelle ou l’isolation renforcée. Le point le plus important est le système de chauffage, avec une chaufferie bois, complétée par une pompe à chaleur réversible eau/air. La distribution est prévue au moyen de 1 500 m2 de planchers chauffants et de centrales de traitement d’air dotées de récupérateurs de chaleurs. La chaufferie est à l’extérieur, des calorifuges spéciaux passent sous la route et sous la passerelle d’accès pour alimenter le bâtiment.
Il faut rappeler qu’avec le soutien du Conseil Général (maître d’ouvrage du Centre d’Accueil de la Préhistoire), la Dordogne est devenue un département pilote dans la réalisation de chaufferies bois énergie pour les équipements collectifs. Une quarantaine d'entre elles sont en fonctionnement ou en cours de réalisation.

CHERCHEURS ET SCIENTIFIQUES PARTENAIRES DU PROJET :

Clef de la compréhension de la « Vallée de l'Homme » et de la découverte de ses sites préhistoriques, le Centre d’Accueil de la Préhistoire a élaboré les contenus de ses différents espaces, avec la caution d’un réseau dense de partenaires :
- le Service de l’Archéologie Départementale (SAD, créé dès 1984 par le Conseil Général de la Dordogne)
- le Musée National de la Préhistoire, également aux Eyzies-de-Tayac,
- le Service Régional de l’Archéologie (DRAC Aquitaine),
- le Centre National de Préhistoire (CNP) à Périgueux,
- l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP, Bordeaux),
- l’Université Bordeaux 1 / PACEA qui a une antenne permanente aux Eyzies-de-Tayac,
- le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), au travers de l’abri Pataud.
Tous sont associés, à des degrés divers, aux activités et aux programmations culturelles du Pôle International de la Préhistoire et, pour la plupart d’entre eux, constituent également le pôle mixte de recherches créé sur le site du Château de Campagne, à quelques kilomètres des Eyzies.

36 000 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

Dès 1997, la Bibliothèque Départementale de Prêt (BDP) et la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) initiaient un catalogue de ressources en préhistoire, riche aujourd’hui de plus de 36 000 références, confiées par les bibliothèques locales et les centres de documentation spécialisés en région.
Avec ces partenaires et la Banque numérique du savoir d’Aquitaine (BnsA), le Pôle International de la Préhistoire a multiplié les valorisations de cette ressource. Ce travail considérable est accessible sur le site www.pole-prehistoire.com dans la rubrique Documentation et par conséquent également dans la médiathèque du Centre d’Accueil de la Préhistoire où par ailleurs toutes sortes de documents (livres, revues, audiovisuels et multimédia) peuvent être consultés par les visiteurs.


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