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LO MERCHAT IMAGINARI DAU TEMPS FORT TEATRE D'AL BUGA

Lo 10 de setembre 2005, jos la ala dau marchat dal Buga, tot èra risolent de visar. Daus estands farfolhats, clafit d’umor e de fantaisiá, daus comedians de totjorn o d’un jorn, manifestament aus angels e lo public – non pas lo public mas una tribù de bipedes tamponats de roje a pòtas – barrutlant l’aire ravit d’un banc a l’autre e d’alhors dins un estat risolent. Qu’es l’efiech magic dau merchat imaginari onte tot se païa en « bi sòus», moneda emesa sus papier per lo credit « potonier » d’al buga a questa unica enchaison e desliurada a la caissa per una crana ostalairitz contre daus potons vertadiers que rendan plan conscienciosament … d’onte las traças rojas a pòtas sus caduna e cadun.


LE BISOU MONNAIE D’ÉCHANGE IDÉALE 

A l’origine, ce spectacle de rue avait été commandé au Temps Fort Théâtre, troupe basée à Mauzens Miremont et spécialisée dans le conte philosophique gestuel et musical, par le festival « La Vallée a de la mémoire » de Saint-Astier en 2003. Il a ensuite été rejoué à Issigeac puis au Bugue, donc, et devrait être repris à Audrix au moins de mai 2006.

« Nous on a imaginé les stands, expliquent Dominique Sylvestre et Christian Brotschi, respectivement marchande de petites frayeurs pour l’amateur de frissons et marchand de sable pour les insomniaques, et on a fait appel à des amateurs pour tenir les stands aux côtés de comédiens professionnels. C’est notre façon de travailler. Cette formule à Issigeac a eu un tel succès que tous les amateurs alors recrutés ont tenus à rejouer au Bugue et n’auraient pour rien au monde laissé leur stand à d’autres ! »

Et en effet la joie du public était le fidèle miroir du bonheur des comédiens à tenir leurs stands. Contre vos billets de bisous, donc, vous pouviez acheter ici un coin de paradis, là une séance de réconfort très personnalisée. Un peu plus loin des souvenirs enchanteurs, une petite peur juste pour le plaisir ou encore le rêve idéal pour la nuit à emporter en secret dans un petit sachet de velours à glisser sous son oreiller...

MAIS QUI DONC VOUS A PAPOUILLÉ SOUS LA HALLE ?

Au stand des petites douceurs, où sous un dais de tulle on vous prodigue papouilles et réconfort, vous attendait Florence Beaulieu, conseillère pédagogique en arts plastiques.

C’est Joël Roux, instituteur retraité, qui vous offrait infatigablement de très jolis souvenirs après vous avoir fait allonger sur la banquette son cabinet du Docteur Al Z. Heimer.

Pour jouer à la "fièvre des boutons", vous étiez reçus par Jacques Vedrenne, banquier, passionné de théâtre amateur.

Le stand du croqueur d’âmes était tenu très abstraitement par le peintre Franck Desdemaines Hugon.

Maryse Baudrier, institutrice, faisait germer un tas d’idées sous forme de plantes et de graines prometteuses, toutes dévolues à votre épanouissement.

Dans la cabine du psycho-maton, en haut des mules en froufrou rose qui vous frôlaient les mollets, il y avait Patricia Labatue, institutrice et comédienne dans une compagnie de théâtre en appartement. De là et peut-être même de l’au delà, les bipèdes sortaient particulièrement béats.

Sur parchemins gravés d’une plume et marqués d’un sceau, Marie-Jo Roussillon, avec son auréole et ses ailes, confectionnait des petits coins de paradis sur mesure qui semblaient enchanter les destinataires au-delà des mots.

L’embobineur Renaud Marchal, acteur de la compagnie, inventait quant à lui, avec pour tout support quelques mots piochés au hasard, d’abracadabrantes histoires qui vous captivaient.

Enfin Maurice Moncozet, musicien troubadour et Yannick Fourré, enseignante, composaient à la demande des airs "de folie" ou "de fête" prestement embouteillés avant qu’ils ne s’évaporent.

Si chacun se faisait plaisir sur l’instant, de bonnes âmes pensèrent même à en rapporter à la maison. Ainsi ce petit garçon qui avait commandé au marchand de sable un magnifique rêve en Tanzanie peuplé de fauves et de merveilleux paysages, revint discrètement juste avant de partir et demanda à mi voix : « Dis tu pourrais aussi me fabriquer un cauchemar ?… C’est pour ma petite sœur… »

Sophie CATTOIRE

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