|
ÊTRE À LA FOIS ZEN ET CHAUD BOUILLANT, LA QUADRATURE DE
L’OVALE DU RUGBYMAN
Moi qui découvre, match après match, la vertigineuse complexité des règles du rugby,
je m’émerveille lorsque surgit, au millième de seconde, l’éclair de génie du joueur
qui, tout en ayant intégré l’océan des interdits et l’infini des combinaisons du
jeu collectif, tente une action d’éclat, surprenant l’équipe adverse… mais pas ses
coéquipiers, et va jusqu’à l’essai, que j’aurais d’ailleurs plutôt tendance à appeler
«l’exploit» étant donné les circonstances. Là, je reste bluffée, car la créativité
instantanée dans un parcours à ce point balisé est une forme d’intelligence pour
le moins fulgurante.
|
De telles envolées requièrent en réalité des talents conflictuels juxtaposés : n’avoir
peur de rien, foncer dans le tas mais… tout en restant zen et le doigt sur la couture
du short, souvent relevé comme pour dire : Ouf ! J’y suis arrivé ! Vous savez, ce
petit retroussement du bas vers le haut, comme pour se remettre les idées en place
qu’on observe après les gros stress.
Tout ça pour dire que dimanche 28 octobre 2007, sur le pré ensoleillé du stade Renaud
Cruveiller au Bugue, on a eu chaud, faute de zen précisément.
Partis en bon ordre en première période, avec une finesse et une furtivité remarquables,
les Buguois, face aux joueurs de Figeac, réputés pour donner la pleine mesure de
leur talent au deuxième acte – nourris précisément de leur faculté d’adaptation
au jeu de l’adversaire – ont failli se laisser déborder, enchaînant les imprécisions
et les fautes, dans une atmosphère de règlement de compte au sein même de leur clan
qui aurait pu leur être fatal…
Hermétiques aux consignes de leur capitaine, pourtant fin stratège et toujours maître
de soi, ils ont joué impétueusement juste après les citrons dans le camp adverse
sans prendre le temps de choisir une meilleure adresse. Si bien que les trois essais
magnifiques marqués en première mi-temps par Jérôme Chalard, Jérôme Peloux et Yacine
Ouali manquèrent de se faire ensevelir sous la fougue retrouvée des Lotois.
Le score final, 29 à 22, laisse les Buguois victorieux pais pas forcément apaisés.
Il faudra apprendre à être méthodiques et soudés, zen et chaud à la fois, aussitôt
qu’ils entrent sur le terrain, prêts à intégrer la mécanique céleste du rugby devenu
en Fédérale 2 naturellement encore plus ambitieuse.
Sophie Cattoire
|
|
LA MAÎTRISE DE SOI, UN ART DIFFICILE
LE BUGUE/ FIGEAC
Championnat Rugby, Fédérale 2, Stade Renaud Cruveiller,
28 octobre 2007
Score : 29 à 22
Le Bugue : 4 essais, Jérôme Chalard (2’), Jérôme Peloux (6’), Yacine
Ouali (18’), Ludovic Croiset (54’). 3 transformations d’Antoine Vasquez (6’,18',54’),
1 pénalité de Vasquez (13').
Figeac : 1 essai, Sibot (69’). 1 transformation de Giraud
(69'), 5 pénalités de Giraud (16’,46’,58’,71’,75’).
|
Une première mi-temps à sens unique en faveur des Buguois , virevoltés, déployant
une conquête de grande qualité et des intentions de jeu comme à l’entrainement,
réussies la plupart du temps, avec très peu de ballons laissés à l’adversaire. Les
Figeacois, n’ayant pas grand cuir à moudre, vont se contenter d’élargir les rares
ballons grappillés ici ou là. Résultat : deux essais buguois partis de devant et
concrétisés derrière par Chalard (2’) et Peloux (6’). Et c’est Ouali, devant, avec
une charge dont il a le secret, qui aplatira le cuir pour un troisième essai, après
un ballon gagné en touche à la 18’.
A la mi-temps, avec une pénalité d’Antoine Vasquez, l’écart n’est pas cher payé
par les visiteurs lotoisau au vu des intentions buguoises qui auraient mérité un
total plus lourd.
Deuxième mi-temps en sens contraire qui voit les Buguois perdre petit à petit leur
avantage au score, en perdant contact avec le ballon et en rendant un nombre important
de ballons à l’adversaire. Quelques cadeaux offerts à Figeac bien avant les fêtes
de Noël, acceptés de bon cœur par l’excellent buteur lotois Giraud, et le match
change d’âme avec une fin relativement crispante qu’on aurait jamais imaginée à
la mi-temps.
A un bel essai de Ludovic Croiset sous les perches, les Figeacois répondent par
quatre pénalités signés du buteur 100% nommé Giraud et un essai du remplaçant Sibot,
transformé lui aussi, donne un score en définitive assez serré, peut-être pour bien
marquer la vraie qualité des visiteurs qui n’auront en définitive passé qu’une seule
mi temps sous l’éteignoir buguois.
PLB
|
|
|
|
|
|