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LA PAROISSE SAINT-MARTIN-SUR-VÉZÈRE ACCUEILLE SON NOUVEAU CURÉ

Le dimanche 24 septembre au Bugue en l’église Saint-Sulpice, une messe a célébré au même moment le départ des Pères Bernard Lambert et Julien Charrier et l’arrivée de leur successeur, l’abbé Gérard Blanc. La paroisse de Saint-Martin-sur-Vézère vivait là un moment d’une intensité rare, en présence du vicaire général Jean-Claude Célérier et de nombreux hommes d’église dont le Père Clamant, lui-même prédécesseur des Pères Bernard et Julien. L’église était pleine, tout à la fois d’âmes et d’émotions mêlées, associant la joie d’accueillir un nouveau curé et la tristesse de voir partir les deux précédents, grandement appréciés pendant leur six années de leur cheminement aux côtés des villageois. Les clefs de l’église ont été symboliquement remises au nouvel abbé par le maire du Bugue, Gérard Fayolle, qui lui a annoncé comme cadeau de bienvenue, « un don du ciel », la réfection prochaine de la toiture de l’édifice. L’église avait en effet été endommagée lors de la tempête de juillet 2005 et si les vitraux avaient été secourus dès l’automne dernier, les travaux de couverture sont, eux, programmés pour la fin de l’année. Ce passage de relais entre prêtres fut l’occasion de leur demander de nous raconter leurs chemins. Tous trois ont témoigné de la naissance de leur vocation, de leur parcours de vie et de leur foi dans des interviews émouvantes que vous pourrez ici écouter.


LES CHEMINS DE VIE DE TROIS PRÊTRES


L’abbé Gérard Blanc est prêtre du Diocèse de Périgueux et Sarlat. Il souhaite qu’on l’appelle l’abbé et non pas "mon père" car il considère cette dénomination impropre et potentiellement génératrice de confusion. « Personne n’appellera quelqu’un Père, nous dit Jésus » rappelle-t-il. Il a par ailleurs constaté l’étonnement d’une enfant dont la mère l’avait appelé « mon père » et qui avait demandé « Maman, c’est ton papa ? ». Donc il préfère le terme abbé.
Pour ce qui est de son parcours, il est né en 1940 à Villamblard en Périgord et a toujours vécu son engagement en Dordogne. Il fut vicaire à Bergerac en 1966, puis curé de Montcaret, de Lalinde, d’Issigeac et enfin d’Eymet. Il vient de passer une année d’études à l’Institut Catholique de Toulouse qui regroupe les facultés de droit canonique, de philosophie, de lettres et de théologie.
Les Pères Bernard et Julien sont des religieux issus de la congrégation des "Fils de Marie Immaculée", basée en Vendée à Chavagnes-en-Paillers. Ils ont donc fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Leurs parcours furent différents.

Le Père Bernard fut longtemps prêtre ouvrier. Par choix, pour se confronter au monde du travail et comprendre ce qui s’y joue vraiment. Il a travaillé pour le compte d’artisans dans le Poitou, a passé un brevet d’électricien d’équipement et a ensuite travaillé à Orléans où il vécut six ans en HLM au milieu de vingt-quatre nationalités. Une expérience forte qu’il a beaucoup aimée. Il a connu aussi le chômage et l’intérim, et une parenthèse en Afrique où il a réalisé son rêve d’enfant, être père blanc missionnaire, dans un séminaire au Burkina Faso. Mais sa vraie vocation était bel et bien d’être prêtre ouvrier. A son retour, il a tenu à travailler à nouveau et a constaté une dégradation notoire du monde du travail, ce qui lui a permis de mieux comprendre les affres de ceux qui traversent ces mêmes épreuves. Il dit que cette vie ouvrière a changé son approche de l’Evangile et l’a vraiment rapproché de sa mission : s’engager complètement pour annoncer et témoigner Jésus Christ par la solidarité.
C’est au Bugue il y a six ans qu’il a découvert la vie d’une équipe pastorale. Un contact l’a beaucoup enrichi humainement. Il va à présent rejoindre son père, âgé de 94 ans, qui a besoin de son fils à ses côtés. A 62 ans, le Père Bernard dont le parcours a connu de nombreuses ruptures liés à des changements d’affectation avoue en avoir souffert mais avoir toujours tenu sa promesse d’obéissance et au final considère que c’était là son chemin sur terre, sa façon de vivre, comme Jésus, au milieu des hommes, dans un don de soi entier et sincère.

Le Père Julien a toujours été curé de paroisse, dans l’Aube, à Périgueux, Terrasson, Cublac et enfin au Bugue. Un curé tout sauf distant : « La nef de ma cathédrale, c’est la rue » explique-t-il et, de fait, il fut toujours accessible, capable de mettre chacun à l’aise et de participer avec plaisir à la "troisième mi-temps" avec l’équipe de joueurs de Rugby du Bugue, très proches de leur curé. Ce caractère jovial et souriant, il dit le tenir de sa maman qui était riante et qui chantait tout le temps. Elle s’est éteinte lorsqu’il avait huit ans, du "mauvais mal" comme on disait alors : un cancer. Lui et ses quatre sœurs s’y étaient préparés et il se souvient avoir dit à sa mère au dernier instant : « Je serai ton prêtre, maman. » Il a tenu parole et a depuis toujours su masquer sa peine pour apporter du bonheur à ceux qui l’entourent. Deux de ses sœurs ont fait le même choix : « J’ai deux sœurs normales et deux autres religieuses …» dit-il, avec un sourire malicieux et en guettant la réaction de son interlocuteur. Joyeux et plaisant, il explique être au fond d’une nature contemplative et se sent soulagé, à 72 ans, d’aller rejoindre la maison de retraite des frères de sa congrégation pour s’occuper d’eux, certes, et même d’un centre spirituel de sœurs tout à côté, mais aussi pour avoir un peu de temps pour méditer.

Les paroissiens de Saint-Martin-sur-Vézère avaient préparé une très belle fête d’accueil et d’au revoir, au presbytère du Bugue ce dimanche soir où furent chantés des chants légers, repris en chœur par les trois prêtres, bercés par tant de chaleur.

Sophie Cattoire

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