CES SOIRÉES-LÀ
Festivals en France, en Suisse, aux États-Unis, salles de cinéma en Périgord, Paléosite
de Saint-Césaire, Maison de la Culture dans le canton de Genève, Cap Sciences à
Bordeaux... qu'est-ce qui relie ces lieux dorénavant ? Le passage du beau Gilbert,
du grand Gilbert Pémendrant et à chaque fois ce phénomène : comme sorti de l'écran
à l'issue de la projection du film qui lui est consacré, "Le Dernier Paysan Préhistorien"
est ovationné par le public, conquis et débordant de tendresse pour lui. La poésie
sur l'écran s'incarne alors comme par magie dans sa belle personne et chacun a envie
de le toucher pour être sûr qu'il est bien réel et qu'il ne s'agissait pas sur l'écran
d'un rêve éveillé. Alors, pour vous faire partager "ces soirées-là", nous avons
enregistré les réactions du public à chaud (voir les vidéos) et avons saisi par la
photographie cette étincelle d'amour qui éclaire les regards lors de ces "afters",
ces doux moments nés de ces soirées ciné-rencontre, les bien nommées. Enfin nous
publions ci-dessous un texte d'une grande délicatesse écrit par l'archéologue Serge
Maury qui traduit à merveille l'essence de ce film et sa raison d'être.
Serge Maury - Avant première du film : LE DERNIER PAYSAN PRÉHISTORIEN Pôle international de la Préhistoire
« LE DERNIER PAYSAN PRÉHISTORIEN »
Les chasseurs cueilleurs et le paysan éleveur : une rencontre imprégnée par la nature et le milieu vivant
S’il y a quelque chose d’émouvant dans le film de Sophie, c’est bien cette rencontre d’un homme encore immergé dans un monde qui disparaît comme en d’autres contrées celui des chasseurs cueilleurs héritiers du mode de vie de ceux de Bernifal.
Rencontre de rythmes, de couleurs et de sons de la vie, loin du tapage et des gesticulations du monde moderne dont seul témoigne le vieux tracteur Renault tellement patiné qu’il se fond dans l’environnement ocré des calcaires de la ferme.
Gilbert, les animaux ils les connaît, les côtoie quotidiennement dans leurs comportements, leurs attitudes, leurs expressions. Les relations qu’il a avec ses animaux sont différentes de celles des chasseurs cueilleurs préhistoriques, mais reste cette sensibilité du regard qui va les débusquer sur les parois, simplement, sans a priori savants, pour le seul plaisir de constater qu’ils sont là… Transmission d’une relation proche avec les animaux par d’autres hommes, dans d’autres temps qui les aimaient et les respectaient aussi.
Le parcours de Gilbert dans la grotte, fait de silence et de respect, nous rappelle que c’est la première condition nécessaire pour aborder ces lieux qui communiquent d’abord par ce qu’ils sont et ce qu’ils contiennent. A nous de découvrir par ailleurs la vie quotidienne des chasseurs préhistoriques pour mieux saisir le sens de leurs œuvres à la manière dont le film nous fait découvrir l’univers sensible de Gilbert qui nous en dit plus sur lui et ses relations au monde que bien des discours.
Hommage enfin à Norbert Aujoulat qui s’est glissé « naturellement » au côté de Gilbert avec beaucoup de tact et de sensibilité, mettant en avant l’essentiel : l’écoute et l’humanité.
Serge Maury, le 22 avril 2011
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