BON 100 NE SAURAIT MENTIR !
Chronique d’une journée magnifique dans la Vallée de l’Homme,
vibrant à l’unisson avec son Musée ancré dans la falaise.
Si la célébration du Centenaire du Musée national de Préhistoire des Eyzies fut une réussite, c’est que l’évènement avait été particulièrement bien pensé, et organisé largement en amont...
L’art rupestre de la Tassili-n-Ajjer
Elles étaient belles, éblouissantes, quasi familières et pourtant impossibles à situer dans le temps. « Les fresques du Tassili » telles qu’on les a nommées au siècles dernier sont, on le sait à présent, les œuvres des premiers éleveurs agriculteurs du Sahara central.
Le mirage de la Dame Blanche en Afrique Noire
Jean-Loïc Le Quellec, chercheur, ethnologue et anthropologue spécialiste de l'art
préhistorique au Sahara, nous raconte comment l'art rupestre du Tassili fut étrangement
victime du mirage de l'Atlantide lors de sa découverte et de son interprétation
par l'Occident au siècle dernier. Un récit cocasse et une enquête à vous couper
le souffle, sur les traces d'Antinéa, reine mythique d'une île imaginaire prétendument
engloutie.
HOMO FABER
On a percuté il y a 3,3 millions d’années !
Les premiers tailleurs, les premiers artisans, ont fabriqué à partir de roches volcaniques, phonolite et basalte, des éclats tranchants en fracturant ce type de blocs.
C’était il y a 3,3 millions d’années sur la rive ouest du Lac Turkana, en Afrique, au Kenya.
L’ancien record d’ancienneté était jusqu’alors détenu par des galets aménagés, datés de 2,6 millions d’années, découverts à Kada Gona en Éthiopie en 1976 par la même équipe alors dirigée par Hélène Roche.
Poursuivant ses recherches, cette mission française à présent dirigée par la disciple d’Hélène Roche, Sonia Harmand, est parvenue à faire reculer l’âge des pierres taillées de 700 000 ans. grâce à ces nouvelles découvertes faites en 2011 et 2012, dans le cadre du West Turkana Archaeological Project.
ART MODERNE ET PRÉHISTOIRE
SONDAGE DES IMPRESSIONS - CAROTTAGE DES ÉMOTIONS
L'irruption de la Préhistoire au beau milieu du XIXᵉ siècle fut un choc collectif
considérable. Non, le monde ne s'était pas fait en sept jours, c'était décidément
trop court. Dès lors, la Préhistoire commença à agir sur l'homme moderne, aussi
profondément que confusément. L'art moderne parviendra parfois à traduire ce choc,
car l'artiste extériorise ce qui l'habite au lieu de le refouler. C'est la piste
de recherche dans laquelle s'est engouffré Rémi Labrusse, historien de l'art moderne.
Il nous a proposé cet automne de partager le fruit de ses découvertes, à la faveur
d'une conférence donnée au Pôle d'interprétation de la Préhistoire des Eyzies, en
écho à l'exposition collective « Préhistoire, une énigme moderne » présentée cet
été au centre Pompidou à Paris. Selon lui, à grands traits, l'art moderne, bouleversé
par l'art préhistorique, traduit une perméabilité à ce grand passé, à l'envers de
l'Histoire, qui renverse toute vision linéaire du progrès pour imposer la notion
de boucle, et donc d'infini. L'art n'est pas datable, il est.
NÉANDERTAL / CRO-MAGNON
Ils ont fait l'amour, pas la guerre
Une Fête de la Science pour célébrer les progrès fulgurants de celle qui les met toutes à contribution pour chasser préjugés et vieux démons : la fascinante science de la Préhistoire.
Après s'être longtemps entretués dans les tréfonds de notre imaginaire – alors qu'il n'y a à l'Âge de pierre aucune trace de guerre – on sait aujourd'hui que Néandertal et Cro-Magnon se sont croisés au propre et au figuré. De ces unions sont nés quelques bébés. Ils étaient donc interféconds. Quid dès lors de la notion même d'espèce censée séparer entre eux deux groupes incapables de s'accoupler ?
SURPRISE DE TAILLE DANS L'ALTAÏ
"Le troisième Homme" au Musée national de Préhistoire
Pour la première fois, les vestiges osseux de l'Homme de Denisova ont quitté la
Russie pour être présentés jusqu'au 13 novembre au Musée national de Préhistoire
des Eyzies. Son génome complet a révélé qu'il était différent de l'Homme de Néandertal
et de l'homme anatomiquement moderne, sa lignée constitue donc une troisième humanité
préhistorique inconnue jusqu'alors.
Ce « troisième Homme » surgi de Sibérie en 2008 est inclassable. Il vécut « à la
mode » du Paléolithique supérieur, mais au temps du Paléolithique moyen. En cela,
il fait écho à d'autres découvertes majeures faites précédemment en France : Arcy-sur-Cure
dans l'Yonne, Saint-Césaire en Charente-Maritime et la grotte Mandrin dans la Drôme.
Voici en quoi ces différents gisements et leurs raretés, exposées cet été au Musée
national de Préhistoire des Eyzies et ce jusqu'au 13 novembre, sont proprement révolutionnaires.
LES SILEX QUI MURMURAIENT À L'OREILLE DES ENFANTS
Après son avant-première au Pôle international de la Préhistoire dans le cadre de
la Fête de la Science puis sa projection dans la Sélection Officielle du Festival
du Fim d'Archéologie d'Amiens couverte par nos confrères de France 3 Picardie,
le deuxième opus de notre collection de films "pour
voir la Préhistoire de l'intérieur" a obtenu cet été le Prix du Meilleur Film pour
l'Approche Originale au Festival Objectif Préhistoire du Pech Merle. Il entame à
présent une tournée dans les écoles primaires de la vallée de la Vézère, grâce au
soutien de la Communauté de Communes Vallée de l'Homme. La première qui eut lieu
aux Eyzies le 7 octobre augure d'une belle aventure humaine. De celle qui laisse
une empreinte rassurante et structurante pour la vie.
FIERS DES ORIGINES
L'évolution ne se fait pas de façon linéaire, en passant du singe à l'Homme comme on l'a cru un temps, car c'était plus simple intellectuellement. L'évolution est buissonnante, les ramifications innombrables et les modes d'adaptation au milieu ambiant, variables. Pas de ligne droite, pas de hiérarchie, pas de créature suprême, enfin : Nous ! Non, un arbre gigantesque et au bout d'une de ses branches, le genre Homo dont nous sommes les derniers représentants, tous autant que nous sommes sur Terre.