FORTUNE DE FRANCE

Le Périgord Star du 7ᵉ Art

Fortune de France - la troupe
Entièrement tournée en décors naturels dans les châteaux, falaises et forêts du Périgord, la série "Fortune de France" est portée par une véritable troupe à la Molière qui s’est soudée au gré d’une histoire forte et d’une imprégnation charnelle au cœur des lieux mêmes qui avaient inspiré l’auteur de cette sage historique et familiale, Robert Merle, originaire de Sarlat. Coup de chapeau aux directeurs de casting Michaël Laguens et Julie Gandossi qui ont su pressentir cette alchimie. Et bravo au réalisateur Christopher Thomson et au producteur exécutif Jean Cottin qui ont su offrir à cette troupe un bel écrin 100 % périgourdin.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV

LOIN DES BÛCHERS, RETROUVER LA DOUCEUR D’UN FOYER

Barbaries, cruautés, rivalités, battues en brèche par la tendresse, la soif d’apprendre et la générosité. Douceur, candeur dans le regard des enfants, aux prunelles étincelantes, avides de vérité. Malice, faconde et loyauté des gens de maison qui élèvent la famille au rang de communauté. Fougue, maladresse et incompréhension des amants unis devant Dieu, certes, mais lequel ? Celui qui ferme les yeux sur le stupre et la luxure du Pape et de ses sbires, ou celui qui ne reconnaît que son fils, le Christ, quitte à reléguer la vierge Marie au rang de simple matrice ?

Déchirés par les soubresauts des croyances qui de toute éternité lèvent des armées, Isabelle de Caumont, la catholique, et Jean de Siorac, le huguenot*, mettent bien à contre cœur leur amour et leurs proches à rude épreuve. Leur union sacrée sera-t-elle invincible ou cruellement bafouée ? La série "Fortune de France" nous entraîne sur les chemins tortueux des mythes fondateurs qui toujours se fracassent entre eux, car rien moins qu’une allégorie n’est à même de supporter la concurrence.

Tel est le drame de l’humaine condition, viscéralement confrontée aux grandes questions qui, faute de pouvoir être tranchées par des réponses claires et censées, enveniment nos sociétés depuis qu’on se les pose.

Au fait, saviez-vous que le réalisateur de cette ardente série, Christopher Thomson, avait chanté avec Mylène Farmer ? Sur la chanson "Agnus Dei", il scande d’une voix grave en latin cet extrait de la prière éponyme : "Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis." Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous.

Fortune de France - les enfants
Fortune de France, grâce à son format de série, développe en profondeur la psychologie des personnages. Dès les premiers épisodes, on est enchanté par le choix des acteurs enfants, crédibles et sensibles dans leur jeu. Citons dans les rôles de Samson le bâtard, François de Siorac, Pierre de Siorac et Hélix la fille de la nourrice, respectivement Gaël Raës, Oscar Pauleau, Abel Rozé et Lucy Loste Berset. Tous chérissent Barberine, leur nourrice, interprétée par Emilie Incerti Formentini.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Dans le rôle de Diane de Fontenac enfant, on remarque également la performance de  Margot Ringard Oldra, aux côtés de Grégory Fitoussi qui joue le rôle de son père, le Baron de Fontenac. En mai 2023, cette toute jeune actrice avait déjà monté les marches du Festival de Cannes pour son rôle dans le film de Katell Quillévéré 'Le Temps d’aimer'.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Dans le rôle de Diane de Fontenac enfant, on remarque également la performance de Margot Ringard Oldra, aux côtés de Grégory Fitoussi qui joue le rôle de son père, le Baron de Fontenac. En mai 2023, cette toute jeune actrice avait déjà monté les marches du Festival de Cannes pour son rôle dans le film de Katell Quillévéré "Le Temps d’aimer".
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Lucie Debay et Nicolas Duvauchelle forment le couple Isabelle de Caumont, la catholique, et Jean de Siorac, le huguenot. Ils sont unis devant Dieu, oui, mais lequel ? Celui qui ferme les yeux sur le stupre et la luxure du Pape et de ses sbires, ou celui qui ne reconnaît que son fils, le Christ, quitte à reléguer la vierge Marie au rang de simple matrice ? La série 'Fortune de France' nous entraîne sur les chemins tortueux de l’humaine condition confrontée aux grandes questions qui, faute de pouvoir être tranchées par des réponses claires et censées, enveniment nos sociétés depuis qu’on se les pose.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Lucie Debay et Nicolas Duvauchelle forment le couple Isabelle de Caumont, la catholique, et Jean de Siorac, le huguenot. Ils sont unis devant Dieu, oui, mais lequel ? Celui qui ferme les yeux sur le stupre et la luxure du Pape et de ses sbires, ou celui qui ne reconnaît que son fils, le Christ, quitte à reléguer la vierge Marie au rang de simple matrice ? La série "Fortune de France" nous entraîne sur les chemins tortueux de l’humaine condition confrontée aux grandes questions qui, faute de pouvoir être tranchées par des réponses claires et censées, enveniment nos sociétés depuis qu’on se les pose.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Sur un plan plus intime, Lucie Debay incarne une femme qui entend sauvegarder sa seule liberté dans un monde où les hommes décident de tout, le droit de croire selon sa conscience. Dans ce beau rôle de femme, elle est touchante et juste. Nicolas Duvauchelle interprète quant à lui un chevalier anobli pour ses faits d’armes et non membre du sérail. Passionné d’histoire, il a nourri son personnage grâce à l’ouvrage d’Olivia Carpi 'Les guerres de religion (1559-1598). Un conflit franco-français'. Et s’il savait déjà monté à cheval, l’acteur confie que sa monture eut parfois peur du cliquetis de son armure, car ce fracas lui parut bien anachronique.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV
Sur un plan plus intime, Lucie Debay incarne une femme qui entend sauvegarder sa seule liberté dans un monde où les hommes décident de tout, le droit de croire selon sa conscience. Dans ce beau rôle de femme, elle est touchante et juste. Nicolas Duvauchelle interprète quant à lui un chevalier anobli pour ses faits d’armes et non membre du sérail. Passionné d’histoire, il a nourri son personnage grâce à l’ouvrage d’Olivia Carpi "Les guerres de religion (1559-1598). Un conflit franco-français". Et s’il savait déjà monté à cheval, l’acteur confie que sa monture eut parfois peur du cliquetis de son armure, car ce fracas lui parut bien anachronique.
« Fortune de France » © Les Films du Cap / FTV

UNE AVANT-PREMIÈRE FRAPPÉE DU SCEAU DE LA FRATERNITÉ

Thierry Bordes directeur adjoint de Ciné Passion et responsable du Bureau d’accueil des tournages en Périgord est celui qui a guidé Christopher Thomson et Jean Cottin lors de leurs repérages pour la série Fortune de France. C’était en septembre 2022 et ces repérages furent déterminants pour décider que l’ensemble du tournage de la saison 1 se ferait en décors naturels, entièrement en Périgord.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
Thierry Bordes directeur adjoint de Ciné Passion et responsable du Bureau d’accueil des tournages en Périgord est celui qui a guidé Christopher Thomson et Jean Cottin lors de leurs repérages pour la série Fortune de France. C’était en septembre 2022 et ces repérages furent déterminants pour décider que l’ensemble du tournage de la saison 1 se ferait en décors naturels, entièrement en Périgord.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
La complicité dans un investissement total et commun pour un même objectif entre le réalisateur-scénariste, Christopher Thomson et le producteur exécutif, Jean Cottin est ce qui a permis au tournage de se dérouler au mieux. Cela transparaît naturellement à l’écran.
 © Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
La complicité dans un investissement total et commun pour un même objectif entre le réalisateur-scénariste, Christopher Thomson et le producteur exécutif, Jean Cottin est ce qui a permis au tournage de se dérouler au mieux. Cela transparaît naturellement à l’écran.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV

La joie des retrouvailles en Périgord, acteur présent sur chacun des plans

Les deux premiers épisodes de la série "L’enquête" et "La guerre" furent projetés en avant-première au ciné Rex de Sarlat en présence du réalisateur Christopher Thomson et du producteur Jean Cottin. Une soirée étonnamment calme et chaleureuse. Zéro bling-bling. L’idée était de rassembler, pour les remercier, tous ceux qui avaient participé au tournage, et particulièrement les propriétaires des lieux où furent reconstitués les décors du Périgord au beau milieu de la Renaissance. Une métamorphose à ce point réussie qu’on eut l’impression tout du long que ces endroits n’attendaient que ça. « La chance n'existe pas. Ce que l'on appelle chance, c'est l'attention aux détails ! » dixit Winston Churchill. Là, sur grand écran ce fut flagrant. Chaque décor, chaque costume, chaque paysage, chaque personnage parvint à jaillir du XVIᵉ siècle sans la moindre fausse note. Il faut à ce titre souligner le superbe travail de l’équipe de décorateurs dirigée par Benoît Cisilkiéwick, ainsi que les prouesses de l’équipe en charge des costumes menée par Nathalie Chesnais. Faute de costumes fidèles à cette période disponibles en France, son équipe s’est démenée pour réussir à tous les fabriquer en six mois, juste avant le tournage. D’où la cohérence de l’ensemble, chaque clan ayant ses couleurs propres. Nuances d’outremer et de violine pour le clan des Siorac, rouge sang pour le clan des Fontenac.

Au fil des épisodes, les enfants vont grandir, devenir adolescents puis adultes. Le casting va naturellement suivre. Sur cette affiche, les enfants ont laissé place aux adolescents. François de Siorac, Pierre de Siorac, Samson de Siorac et Hélix sont, à cet âge de leur vie, interprétés par Marcel Thompson, Simon Zampieri, Louis Durant et Lou Lampros.
Au fil des épisodes, les enfants vont grandir, devenir adolescents puis adultes. Le casting va naturellement suivre. Sur cette affiche, les enfants ont laissé place aux adolescents. François de Siorac, Pierre de Siorac, Samson de Siorac et Hélix sont, à cet âge de leur vie, interprétés par Marcel Thompson, Simon Zampieri, Louis Durant et Lou Lampros.
L’avant-première de la série 'Fortune de France' organisée par le conseil départemental de la Dordogne, l’association Ciné Passion et la Mairie de Sarlat a permis de chaleureuses retrouvailles entre le réalisateur Christopher Thomson, le producteur Jean Cottin et les périgourdins qui ont participé au tournage en 2023. Cette avant-première a ainsi réuni élus, figurants, techniciens, l’équipe de Ciné passion ainsi que les propriétaires des châteaux et autres lieux mythiques où tournée cette ambitieuse fresque historique fut tournée.
L’avant-première de la série "Fortune de France" organisée par le conseil départemental de la Dordogne, l’association Ciné Passion et la Mairie de Sarlat a permis de chaleureuses retrouvailles entre le réalisateur Christopher Thomson, le producteur Jean Cottin et les périgourdins qui ont participé au tournage en 2023. Cette avant-première a ainsi réuni élus, figurants, techniciens, l’équipe de Ciné passion ainsi que les propriétaires des châteaux et autres lieux mythiques où cette ambitieuse fresque historique fut tournée.
Louis Hamelin, gestionnaire du village troglodytique de La Madeleine à Tursac, a dévoilé spécialement pour ce tournage le pied de falaise en contrebas où fut découvert en 1863 le célèbre mammouth gravé sur ivoire de mammouth. Ce trésor d’art préhistorique pulvérisa tout refus d’admettre l’ancienneté de l’homme, une résistance religieuse encore très virulente au XIXᵉ siècle. Pour le film, l’abri sous roche éponyme sert de refuge au carrier, le tailleur de pierre interprété par Guillaume Pottier.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
Louis Hamelin, gestionnaire du village troglodytique de La Madeleine à Tursac, a dévoilé spécialement pour ce tournage le pied de falaise en contrebas où fut découvert en 1863 le célèbre mammouth gravé sur ivoire de mammouth. Ce trésor d’art préhistorique pulvérisa tout refus d’admettre l’ancienneté de l’homme, une résistance religieuse encore très virulente au XIXᵉ siècle. Pour le film, l’abri sous roche éponyme sert de refuge au carrier, le tailleur de pierre interprété par Guillaume Pottier.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV

L’ÉCLAIRAGE SUBTIL DES BOUGIES ET DES LAMPES À HUILE !

Louis Hamelin, représentant le village troglodytique de la Madeleine à Tursac, souligne l’aspect tamisé de la lumière du film, résultant du savoir faire de Benoît Chamaillard, directeur de la photographie. Tout en clair obscur, cette approche restitue l’éclairage des bougies et des lampes à huile qui éclairaient autrefois les foyers. La photographie en extérieur restitue pour sa part la magie des forêts, des rivières et des abris sous roche du Périgord noir. C’est Louis Hamelin qui a donné accès à la partie secrète du célébrissime gisement préhistorique de La Madeleine, en contrebas de la cité médiévale. C’est là, au bord de la Vézère, que le tailleur de pierre interprété par Guillaume Pottier va s’installer sur une paillasse de châtaigner. C’est là qu’il va sauver et apprivoiser une louve, sous roche donc… en fait tout près de l’endroit où fut découvert la preuve irréfutable de l’ancienneté de l’homme. Le mammouth gravé sur de l’ivoire de mammouth qui démontra sans contestation possible qu’il y avait bien des hommes au temps des mammouths. Car seuls les hommes dessinent et gravent…

La Terre n’est pas plate, le système solaire ne tourne pas autour d’elle et l’homme n’est pas un être fixe à l’image de Dieu, tombé du Ciel pour tout dominer. C’est un mammifère, primate, bipède, fruit de l’évolution des différentes formes de vie sur Terre. Un mouvement lent et continu qui a débuté avec la formation de la Terre il y a 4,5 milliards d’années.

C’est le Château de Fénelon qui joue le rôle du fief de la famille de Siorac et celui de Beynac qui accueil la famille de Fontenac. Les chevauchées dans la vallée des Beunes ont été tournées aux abords du Château de Commarque que font vivre ardemment Aude et Jean de Commarque. Le Sarlat médiéval a quant à lui été reconstitué dans la cour du Château de Biron, propriété du département de la Dordogne confié pour sa gestion à Sébastien Cailler.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
C’est le Château de Fénelon qui joue le rôle du fief de la famille de Siorac et celui de Beynac qui accueil la famille de Fontenac. Les chevauchées dans la vallée des Beunes ont été tournées aux abords du Château de Commarque que font vivre ardemment Aude et Jean de Commarque. Le Sarlat médiéval a quant à lui été reconstitué dans la cour du Château de Biron, propriété du département de la Dordogne confié pour sa gestion à Sébastien Cailler.
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Certaines scènes intérieures du Château de Mespech joué par le Château de Fénelon ont été tournées au Château des Bories. Ce qui fait que parfois, lorsqu’on ouvre une porte à  Sainte-Mondane, on se retrouve directement à Antonne-et-Trigonant. C’est aussi ça la magie du cinéma !
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
Certaines scènes intérieures du Château de Mespech joué par le Château de Fénelon ont été tournées au Château des Bories. Ce qui fait que parfois, lorsqu’on ouvre une porte à Sainte-Mondane, on se retrouve directement à Antonne-et-Trigonant. C’est aussi ça la magie du cinéma ;!
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV

UNE SÉRIE PRÉVUE POUR LE PETIT ÉCRAN DIGNE DU GRAND !

Jean de Commarque, représentant avec sa sœur Aude le Château de Commarque situé aux Eyzies, souligne quant à lui la dimension éminemment cinématographique des épisodes de cette série, une qualité manifeste sur grand écran. Fortune de France, c’est un film… qui dure six heures. Et c’est cette longueur, précisément, qui favorise une approche de la psychologie des personnages, évolutive au fil du temps. Le tout est porté, mieux encore transporté, par la musique originale composée et orchestrée par Arthur Simonini dont voici le thème principal. Celui-ci n’est pas sans rappeler le style baroque d’Henry Purcell et l’univers lyrique de Jean-Philippe Rameau :

Vidéo

Jean Cottin et Christopher Thomson ont notamment eu beaucoup de plaisir à retrouver Jean-Julien Delautre, représentant le Château de Fénelon qui joue le rôle majeur du Château de Mespech imaginé par Robert Merle comme fief de la famille de Siorac dans la série 'Fortune de France'. Le Château de Fénelon bardé de trois enceintes fortifiées a déjà attiré d’illustres réalisateurs comme Ridley Scott pour son film « Le dernier duel » sorti en 2021 ou précédemment Nicolas Picard-Dreyfuss pour le tournage de la série historique 'Nicolas Le Floch' inspirée de l’œuvre de Jean-François Parot, dans laquelle Jérôme Robart incarne l’irrésistible Marquis de Ranreuil.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV
Jean Cottin et Christopher Thomson ont notamment eu beaucoup de plaisir à retrouver Jean-Julien Delautre, représentant le Château de Fénelon qui joue le rôle majeur du Château de Mespech imaginé par Robert Merle comme fief de la famille de Siorac dans la série "Fortune de France". Le Château de Fénelon bardé de trois enceintes fortifiées a déjà attiré d’illustres réalisateurs comme Ridley Scott pour son film « Le dernier duel » sorti en 2021 ou précédemment Nicolas Picard-Dreyfuss pour le tournage de la série historique "Nicolas Le Floch" inspirée de l’œuvre de Jean-François Parot, dans laquelle Jérôme Robart incarne l’irrésistible Marquis de Ranreuil.
© Sophie Cattoire / FERRASSIE TV

EN PÉRIGORD, NOS CHÂTEAUX CRÈVENT L’ÉCRAN !

Jean-Julien Delautre, représentant le Château de Fénelon jouant dans cette série le rôle du Château de Mespech, fief du clan de Siorac, note le choix éclairé de chaque élément de décor, l’ensemble donnant force et crédibilité au récit. Un hommage fort appréciable quand on sait que Jean-Julien Delautre est historien de l’art, spécialiste des armes anciennes et membre de la Chambre nationale des experts spécialisés en objets d'art et de collection.

Tout est ici finement placé et tout à fait archéo-compatible, comme disent les préhistoriens. Autre atout qui fait la différence, l’usage d’une langue accessible et pour autant ciselée, mâtinée de formules vernaculaires et de vocabulaire occitan, énoncée avec précision et... délectation par les comédiens. Et comme rien n’a été laissé au hasard, les écrits sur parchemins ou étiquettes de flacons d’apothicaire ont été accomplis grâce aux conseils avisés de la calligraphe Alyssia Banon. À chaud, lors du tournage, elle a transmis aux acteurs et actrices son savoir en matière de graphie médiévale.

Notons que l’adaptation de l’œuvre de Robert Merle signée Christopher Thomson et Fabrice Roger-Lacan, scénariste et dramaturge, a également bénéficié du concours de Baptiste Roger-Lacan, historien de formation.

LA FORCE DE L’EFFET MIROIR À CINQ SIÈCLES D’INTERVALLE

Le réalisateur Christopher Thomson reçut naturellement ces compliments avec fierté et joie. Il faut dire qu’il portait en lui le rêve de créer cette série depuis qu’il avait lu adolescent les treize romans de Robert Merle, composant la saga "Fortune de France".

Acteur, scénariste, réalisateur, son expérience dans le milieu du cinéma lui a permis de rassembler une équipe idéale, au service de ce projet intime et universel. C’est Thierry Bordes, responsable du bureau d’accueil des tournages en Périgord** qui a guidé Christopher Thomson et Jean Cottin pour qu’ils puissent faire en Périgord des repérages décisifs à l’automne 2022. Comme l’explique le réalisateur :

"On a découvert alors beaucoup de ces sites qui résonnaient dans mon imaginaire avec tout ce que j’avais projeté à la lecture des livres de Robert Merle. On a construit notre histoire autour de ces blocs : les Châteaux de Fénelon, de Beynac, des Bories et de Biron. Nous voulions ancrer nos acteurs dans une réalité. Ils pouvaient ainsi porter les costumes de leurs rôles et vivre dans les décors de leurs rôles."

Réalisateur et producteur ont suite à ces repérages fermement défendu leur volonté de travailler en décors naturels.

"Déplacer une équipe, la nourrir, la loger, c’est plus cher que de travailler en studio sur un fond vert***. C’était le prix à payer pour que cette histoire qui se déroule au XVIᵉ siècle prenne réellement corps au travers des lieux et des personnages". Il est vrai que ça change tout d’être attablé auprès d’un grand feu de cheminée de château pour donner la réplique.

Et tous deux de poursuivre : "Notre souhait à présent est que cette histoire franco-périgourdine voyage. Les histoires les plus intimes intéressent le plus grand nombre. En regardant la France d’hier, on peut parler de la France d’aujourd’hui. Il y a en effet de nombreux parallèles entre ces deux époques : l’épidémie de peste et la pandémie de Covid, la révolution de Gutenberg (imprimerie) et la révolution numérique (Internet), l’émancipation des femmes toujours à la peine de nos jours, l’intolérance religieuse qui se raidit conduisant à nouveau à s’entre-tuer au nom de Dieu."

"Fortune de France" nous amène aussi à nous interroger sur ce qui en chacun de nous est ambivalent. Le Chevalier de Siorac, médecin, humaniste, cherchant à avoir une démarche scientifique, raisonnée, se montre pour autant intolérant en imposant sa religion réformée à sa famille et à ses gens. La guerre de Religion se transforme par conséquent en guerre domestique. L’enfer est résolument pavé de bonne intentions.

Et si pour avoir la paix on arrêtait de se raconter des histoires d’origine ? Pour aller plus loin : La question de l’origine n’est-elle pas au fond une très mauvaise question ? Échanges autour du film "La naissance de la Préhistoire" de Sophie Cattoire. https://www.tardiglobe.info/l-origine-existe-t-elle.html

*Les huguenots sont les protestants du royaume de France et du royaume de Navarre pendant les guerres de Religion de la seconde moitié du XVI e siècle (1562-1598), au cours desquelles ils ont été — sous ce nom — en conflit avec les catholiques.

**Le Bureau d’accueil des tournages de la Dordogne est un service de l’association Ciné-Passion en Périgord, dédié aux professionnels du cinéma. Il a pour mission de favoriser l’arrivée des tournages sur le département, en accompagnant les productions dans leurs recherches de décor, puis dans toutes les étapes de leur tournage, de la préparation (techniciens, comédiens, figurants, prestataires…) à la diffusion, en collaboration étroite avec le fonds de soutien à la production du Conseil Départemental de la Dordogne.

***Le principe d'un studio fond vert consiste à filmer un acteur ou un objet réel devant un écran de fond vert, puis à utiliser un logiciel de traitement d'image pour remplacer l'écran vert par un décor virtuel ou un élément numérique.

Sophie Cattoire
Journaliste grand reporter
FERRASSIE TV

FORTUNE DE FRANCE

Production : Jean Cottin pour Les Films du Cap
Renaud Le Van Kim pour Together Media
Avec la participation de France Télévisions
En coproduction avec MM Films, Tempio, Prod Lab, Beside Productions
Avec la participation du CNC
Avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine
Avec le soutien du Département de la Dordogne
Avec le soutien du Pôle image Magelis du Département de la Charente
En partenariat avec le CNC et de la SACEM
Musique originale : Arthur Simonini
FORTUNE DE FRANCE Saison 1 en quelques chiffres :
68 jours de tournage en décors naturels entre les mois de mars et juin 2023 dont
24 jours au Château de Fénelon devenu Château de Mespech, fief de la famille de Siorac
17 jours au Château des Bories pour des compléments d’intérieurs du Château de Mespech
4 jours au Château de Beynac devenu le Château du Baron de Fontenac
9 jours au Château de Biron dans la cour duquel fut reconstitué le Sarlat médiéval
14 jours pour des extérieurs dans divers lieux du Périgord : Château de Marzac, Château de Commarque, Village troglodytique de La Madeleine, Chapelle des Pénitents Bleus, Prieuré de Merlande, Église de Saint-Léon-sur-Vézère, Cabanes du Breuil.
Parmi ces 68 jours de tournage, 25 l’on été avec des chevaux.
Une troupe itinérante constituée de :
57 comédiens
257 techniciens
1 000 figurants
Des aides locales diverses :
100 000 euros – fonds d’aide à la production - Dordogne
30 000 euros – fonds d’aide pour les effet spéciaux – Charente
150 000 euros – Fonds d’aide de la Région Nouvelle Aquitaine
Ce tournage a bénéficié de l’accompagnement de Ciné Passion en Périgord via son Bureau d’accueil des tournages et de l’ancienne usine France Tabac de Sarlat en train de devenir pôle cinéma pour fabrication de décors et formation aux métiers du cinéma.
L’équipe d’auteurs de la série travaille d’ores et déjà sur l’écriture de la saison 2 : "Fortune de France - En nos vertes années".

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